Live Report

JUDAS PRIEST - DISCONNECTED - Le Zénith - Paris - 27/1/2019

 
Judas Priest, le mythe du heavy débarque dans l’Hexagone

En cette fin janvier typiquement parisienne, c’est un Zénith bien rempli qui se charge d’accueillir les légendes du heavy metal, sévissant depuis ‘69. Première date 2019 de leur tournée Firepower, tirée du titre de leur dernier opus aux sons novateurs et catchy, Judas Priest compte bien en mettre plein la vue à la horde de fans aguerris présents pour l’occasion.

En guise de première partie, les ambitieux frenchies de Disconnected foulent le sol de la scène mythique. Vus précédemment à la Boule Noire quelques mois auparavant, le groupe grimpe les échelons à vitesse grand V. Disconnected ? Le nouveau projet dense et réfléchi du guitariste Adrian Martinot, connu auparavant pour son travail au sein de Melted Space. Avec White Colossus, premier album au compteur, le groupe se distingue par des riffs lourds et planants, sans oublier une excellente présence scénique.

Leadé par Ivan Pavlakovic au chant, mêlant death growl et chant clair, Disconnected n’a rien à prouver malgré sa création récente. Mélodieux, le single Living Incomplete ne se fera pas oublier de sitôt ! Avec un live d’une demi-heure, le temps de découvrir ses quelques titres, le groupe dévoile un metalcore hargneux et dans l’ère du temps. Un groupe de talent, fait pour les amateurs de metal contemporain au son puissant façon Gojira. La foule restera surprise le temps du set - dire qu’il y a peu de lien entre ce groupe de metal new generation et l’énergie hard rock de Priest est un euphémisme !

A peine le temps d’un rafraîchissement à coup de cervoise, que le rideau se lève déjà pour accueillir les vieux briscards de Birmingham. Au menu ? Une entrée fracassante sur le puissant Firepower, emblématique de la tournée. Dès les premiers solos de gratte, l’on comprend ce qui fait de Judas Priest une formation indémodable. Heureux coupables des fondations du heavy metal début seventies, les rockeurs parviennent à se renouveler inlassablement. Rescapé de toutes les modes et évolutions historiques, Priest a conservé sa touche classique sans sombrer. Les mélodies entêtantes s’enchaînent les une après les autres, sans temps mort. Aucun doute, les vieux loups de mer ne sont pas là pour plaisanter !

Tout en cuir et clous, Rob Halford porte bien son titre de Metal God. Que l’on ne se laisse pas berner par les quelques rides du joyeux drille – à 67 ans, Rob reste l’auteur de prouesses vocales intactes ! Flirtant avec les aigus comme à son habitude, le chanteur tient dignement le gouvernail de la formation. Sorte de Johnny Hallyday assumé à la sauce anglo-Saxonne, Halford assume son côté clinquant. Le bonhomme se fait une joie d’enfourcher sa Harley Davidson kitschissime le temps d’un Hell Bent For Leather en milieu de set, enchantant son audience.

Quant à Richie Faulkner, éphèbe paré d’une énergie bondissante, il ne fait pas regretter les deux guitaristes mythiques s’étant fait la malle ! Faisant partie de l’aventure depuis 2011, c’est à sa présence facétieuse que l’on doit une grande partie de la splendeur actuelle de Priest. Tout en aller-retour et acrobaties, guitare en main, Faulkner apporte un esprit rafraichissant à un ensemble somme toute old school.

Niveau tubes, les gaillards savent ce qui est attendu par leur fidèle audience. Mêlant les classiques avec d’agréables nouveautés, les morceaux défilent les uns après les autres de façon rythmée. Painkiller, Living After Midnight, et You’ve Got Another Thing Coming toujours au top depuis ‘82… Sans oublier le cultissime Killing Machine, passé aux oubliettes des live du groupe depuis la fin des année soixante-dix ! Rien à redire au niveau de la setlist.

Côté son, un mixage laissant à désirer laisse les spectateurs en tribune quelque peu déconcertés. Quel dommage de ne pas entendre les basses lors d’un live d’anthologie ! Autre détail venant ternir le tableau, Judas Priest abandonne son audience pantoise au bout d’une petite heure et demie de live… Finir avant dix heures est tout de même peu rock n’roll de la part des vieux bougres… Une note décevante de la part d’un groupe mythique. Seul un mot prend place sur l’écran géant, indiquant aux fans le prompt retour de Judas sur le territoire français. The Priest Will Be Back, mais l’audience sera-t-elle au rendez-vous ?

Texte par Aure Briand-Lyard
 
Critique : Lionel
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